Plusieurs quotidiens parvenus mercredi à l’APS font leurs choux gras des ’’terribles aveux" de suspects sénégalais jugés dans des affaires de terrorisme, un sujet qui contribue à reléguer au second plan d’autres thématiques de l’actualité. "Terribles aveux de djihadistes à la barre", affiche ainsi le journal Le Quotidien dont l’article est illustré par une photo de l’imam Alioune Nao, un suspect sénégalais dont le procès se tient depuis lundi à Dakar avec plusieurs autres de ses complices présumés. "Les débats d’audience ont permis" mardi "de se faire une idée de ce que deux des co-accusés d’imam Ndao ont fait dans les infractions qui leurs sont reprochées", avance Le Quotidien.
Les mis en cause concernés "ont été versatiles dans leurs propos en avouant, sans le savoir, leur rôle dans le djihadisme", ajoute le journal, évoquant en particulier l’audition de Mohamed Ndiaye et Ibrahima Diallo par la chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Dakar. "Au moins ils reconnaissent avoir flirté avec les combattants de la secte Boko Haram. Mouhamed Ndiaye alias Abou Youssouf et Ibrahima Diallo alias Abou Omar (...) ont reconnu s’être rendus au Nigeria auprès de Abubakar Shekau", renchérit L’Observateur.
Il ajoute que mais les deux suspects "sont revenus sur leurs aveux faits à l’enquête de police, en niant s’être rendus là-bas pour le djihad. Ils reconnaissent aussi s’être rendus à Kaolack auprès de l’imam Alioune Ndao, mais aucun d’eux ne veut réclamer une proximité avec lui", écrit L’Observateur. "Les choses se corsent pour l’imam Alioune Ndao et Cie", avec "des aveux explosifs qui ont fait trembler la salle du palais de justice de Dakar" mardi, constate Libération, citant Ibrahima Diallo qui dit avoir remis 8 millions à l’imam Ndao. "Entre dénégations et contradictions", souligne Enquête qui revient également sur ce procès visant l’imam Ndao et 29 de ses co-accusés pour des faits de terrorisme.
Le journal signale toutefois que deux accusés "chargent" l’imam Ndao notamment. Les quotidiens semblent certes très captés par le traitement de tels sujets à partir d’aveux si inhabituels, mais ne se détournent pas totalement d’autres thématiques dont la politique. Tribune fait état d’un "plan de bataille pour un retour à Dakar" de Karim Wade. Le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade est "exilé" à Doha, au Qatar, depuis juin 2016 après avoir été gracié par le président Macky Sall suite à sa condamnation à 6 ans de prison pour enrichissement illicite.
"Il est clair que depuis sa grâce présidentielle, Karim Wade, candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS), ne peut pas encore rentrer au bercail" mais il "compte bien se présenter à la prochaine élection présidentielle qui doit se tenir dans dix mois", relève Tribune. "Depuis le Qatar, ajoute-t-il, il concocte son plan de bataille et compte écrire à plusieurs autorités mondiales (présidents, Premiers ministres, ambassadeurs, droits de l’hommistes, avocats), pour leur faire un état de sa situation de +prisonnier-exilé+".
Sud Quotidien s’intéresse à la "prolifération" des partis politiques, induisant une "pléthore de listes et de candidatures" aux élections, une situation qui ’’a fini de gangrener le jeu politique, pour ne pas dire électoral, au point d’exaspérer le moindre observateur de la scène politique". "Près de 300 formations politiques pour moins de 15 millions d’habitants, la plupart en total déphasage avec la loi du 6 mai 1981 relative aux partis politiques modifiée par la loi 89-36 du 12 octobre 1989 et prenant pratiquement en otage les différents scrutins électoraux organisés au Sénégal", constate le journal.
Enquête, faisant le lien entre la politique et d’autres sujets sociaux, affiche "Le temps de la surenchère", pour évoquer rivalités et politisation dans les syndicats d’enseignement. "Plus d’une semaine après leur rencontre avec le chef de l’Etat, les syndicalistes du G6", désignant un groupe de centrales du secteur de l’éducation, "maintiennent toujours le flou alors que leurs collègues de la FEDER ont déclaré leur soutien à Idrissa Seck", rapporte Enquête. "De quoi justifier la thèse de la montée des enchères" en perspective de la présidentielle 2019. "Au grand dam de l’école sénégalaise", selon le même journal, les enseignants refusant de suspendre ou lever leur mot d’ordre de grève en vigueur depuis plusieurs semaines. BK/PON
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